Un groupe d'experts identifie des lacunes importantes dans les soins de l'insuffisance rénale chronique au Moyen-Orient et en Afrique
Un manque de sensibilisation à l’insuffisance rénale chronique (IRC) et à ses facteurs de risque fait que cette maladie potentiellement mortelle reste sous-diagnostiquée et sous-traitée au Moyen-Orient et en Afrique. C'est l'avertissement lancé aujourd'hui par d'éminents professionnels de la santé de ces 2 régions, qui ont également proposé une série de mesures visant à prévenir l'augmentation des cas d'IRC et à améliorer les résultats pour les personnes déjà atteintes d'IRC.
L'analyse et les recommandations du comité directeur du Moyen-Orient et de l'Afrique pour l'IRC (MEA-IRC) ont été publiées aujourd'hui dans le International Journal of Nephrology and Renovascular Disease.
L'IRC est une cause majeure de morbidité et de mortalité dans les pays en développement tout comme dans les pays développés. Elle est associée à 35,8 millions d’années de vie avec incapacité ajustées (DALY), dont un tiers est attribué à l'insuffisance rénale d’origine diabétique.
L'article démontre que, malgré la gravité et la prévalence de l'IRC, les mesures visant à améliorer la prévention et le traitement de la maladie dans la région restent minimes. Il note que de nombreux professionnels de la santé primaire ne sont pas formés pour identifier les signes précurseurs de l'IRC, et que les thérapies nouvelles et futures qui ont fait leurs preuves pour améliorer les résultats au niveau des reins ne sont pas accessibles de façon équitable dans les différents contextes de soins médicaux dans les régions.
Les auteurs recommandent que les gouvernements et les fournisseurs de soins de santé prennent des mesures urgentes pour améliorer les résultats pour les patients, y compris des campagnes de sensibilisation; un dépistage accru; l'augmentation des études épidémiologiques pour inclure un plus grand nombre de participants de ces régions; la mise en œuvre de lignes directrices internationales fondées sur des données probantes relatives à l'IRC; et l'amélioration de l'accès aux nouvelles thérapies.
"L'augmentation des maladies rénales chroniques au Moyen-Orient et en Afrique est alarmante mais pas inévitable. Cet article établit un ensemble de mesures claires et rentables à prendre par les gouvernements afin d'endiguer l'augmentation du nombre de cas et ralentir la progression de la maladie chez ceux qui en sont déjà atteints, tout en s'attaquant aux facteurs de risque limitant l'espérance de vie, notamment le diabète et l'hypertension." a déclaré le professeur Mohamed Hassan, Néphrologue Consultant, Sheikh Khalifa Medical City.
"S'attaquer au fardeau croissant des maladies non transmissibles, y compris les maladies rénales chroniques, doit être une priorité pour les gouvernements de notre région. Pour le faire efficacement, davantage d'études épidémiologiques portant spécifiquement sur les patients atteints d'IRC au Moyen-Orient et en Afrique doivent être réalisées." a déclaré Dr Ali Abu-Alfa, Professeur de Médecine et Chef de la Division de Néphrologie et d'Hypertension à l'Université Américaine de Beyrouth au Liban.
La publication reconnaît que les pays à revenu faible et intermédiaire (PRFI) peuvent faire face à des obstacles supplémentaires pour lutter contre l'augmentation des cas d'IRC, notamment l'absence de systèmes d'assurance maladie fonctionnels pour garantir l'accès aux nouveaux traitements. Pour remédier à cette disparité, elle suggère des études concrètes pour évaluer la rentabilité des nouvelles thérapies et un soutien financier ou des programmes subventionnés pour en assurer la disponibilité.
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