La Journée internationale des migrants : Non à la criminalisation de la solidarité


Le 18 décembre de chaque année, le monde célèbre la Journée internationale des migrants. Cependant, cette journée est marquée par le constat amer d'un durcissement des politiques migratoires à travers le globe. Ces politiques imposent des régimes de mort à toutes les frontières, niant année après année le droit fondamental de tout être humain à la liberté de circulation.

Les drames sur les frontières terrestres, maritimes, dans les centres de détention, et les politiques de répression visant à décourager les migrants de se déplacer ou à criminaliser toute forme d'aide et de solidarité continuent de se multiplier. Il est de notre devoir de ne pas oublier ces victimes et de refuser de rester silencieux face aux abus qui se produisent en Tunisie et dans notre région.

Les politiques migratoires en Europe, en Méditerranée et en Tunisie deviennent de plus en plus inhumaines, bafouant les droits des migrants. Les Tunisiens vivant en Europe subissent des législations de plus en plus restrictives, alimentant le racisme et l'islamophobie, ainsi que des campagnes haineuses orchestrées par des groupes politiques d'extrême droite. Sous des slogans tels que « lutter contre le flot migratoire » ou « défendre l'identité », les migrants tunisiens sont ciblés. En Italie, France et Allemagne, ils sont triés sur la base de leur identité, enfermés dans des centres de détention où ils subissent de multiples abus, avant d’être expulsés collectivement sans possibilité de recours.

َAppel à la solidarité

Nous rendons hommage aux défenseurs des droits des migrants en Tunisie, comme Shérifa Riahi, Saadia Mosbah, Abdallah Saïd, Mohamed Jouaou, Ayed Bousselmi, Abdelrazak Krimi, Mustapha Jammali et Salwa Ghrissa, injustement emprisonnés pour leur engagement humanitaire. Nous réaffirmons notre détermination à poursuivre leur mission et appelons à leur libération immédiate, ainsi qu’à l’arrêt des poursuites contre les bénévoles œuvrant pour les migrants.

Nous dénonçons fermement les politiques migratoires actuelles, qui transforment la crise migratoire en marchandage entre l’Europe et la Tunisie, échangeant financements et soutien politique contre des accords de « gestion» migratoire au mépris des droits humains.

Nous refusons de normaliser la disparition des migrants en mer, dans le désert ou aux frontières. Nous exigeons la vérité sur le sort des disparus et appelons à une mobilisation massive pour défendre la dignité de chaque migrant, indépendamment de sa couleur, son genre, sa religion ou son statut administratif.

Nous appelons à la construction de ponts, et non de murs, fondés sur la solidarité et le respect des droits humains. Nous renforçons nos réseaux avec les organisations, syndicats et mouvements pour un espace africain et méditerranéen libéré du colonialisme, du néocolonialisme et des formes de ségrégation.

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