Nécessité d'abroger l'article 236 du code pénal et du pseudo-délit qu'il impose
Communiqué- Suite aux rumeurs qui ont eu lieu pendant l'été et à la polémique qui s'ensuivit, l'actrice Rim Riahi a choisi de briser le silence et de partager son expérience avec un mari possessif et une société patriarcale.
Dans les faits, l'actrice évoque les conséquences dramatiques de son mariage toxique et de l'intrusion de l'Etat, des médias et de la société dans sa vie privée.
L'actrice s'efforce de clamer son innocence, mais nous tenons à rappeler que si nous vivions dans un Etat de Droit, Rim Riahi n'aurait nullement besoin de se justifier sur un plateau de télé, car ce genre d'affaires relèveraient strictement de la vie privée et nullement de l'opinion public.
À ce sujet, nous tenons à rappeler que l'adultère n'est un crime que dans les pays du monde qui ne respectent pas la vie privée de leurs citoyen.ne.s et la liberté de disposer de son corps, comme la Malaisie, l'Afghanistan, l'Arabie Saoudite, le Maroc ou encore la Tunisie.
Ces lois rétrogrades qui sacrifient les libertés individuelles au profit de la moral servent en réalité à banaliser l'intervention de l'Etat dans la vie privée de ses citoyen.ne.s d'un côté et à assoir la domination masculine d'un autre.
L'article 236 qui date de 1913 fait tous les jours d'innombrables victimes, hommes et femmes. Cependant, nul ne peut nier que les femmes souffrent d'une double sentence à la fois juridique et sociale, car la peine de prison est le plus souvent assortie d'une stigmatisation sociale qui fait des femmes des "pu**s", alors que les hommes seront au pire taxés de Don Juans.
L'article 236 qui date de 1913 fait tous les jours d'innombrables victimes, hommes et femmes. Cependant, nul ne peut nier que les femmes souffrent d'une double sentence à la fois juridique et sociale, car la peine de prison est le plus souvent assortie d'une stigmatisation sociale qui fait des femmes des "pu**s", alors que les hommes seront au pire taxés de Don Juans.
Ce double standard est vieux comme le monde et il émane d'une vision sexiste où la femme est perçue comme un bien à transmettre d'homme en homme, du père au mari qui ensuite en dispose comme bon lui semble. Une propriété qui dans la même logique n'a pas le droit de s'exprimer, ni de partir au risque d'en subir les conséquences pouvant aller de l'harcèlement et jusqu'au féminicide.
Par conséquent, "EnaZeda" tient réaffirmer la nécessite d'abroger l'article 236 du code pénal et du pseudo-délit qu'il impose. En effet, cet article est non seulement abjecte et rétrograde, mais il représente en plus un réel danger pour la société. La réforme de cet article en 1968, ainsi que la jurisprudence irrationnelle de la Cour de Cassation ont conduit à travers le temps à un allègement des conditions de preuve permettant ainsi la condamnation de milliers de personnes en se basant uniquement sur le pouvoir discrétionnaire du juge et sans preuves tangibles.
Des personnes "innocentes" sont ainsi accusées et condamnées tous les jours dans un pays qui pratique une politique pénale répressive où l'emprisonnement est la règle et non l'exception.
"EnaZeda" exprime également son soutien inconditionnel à Rim Riahi et à toutes les femmes tunisiennes accusées d'adultère qui se trouvent incapables de mener une vie normale, de se sentir en sécurité et de bénéficier de leurs droits les plus fondamentaux en tant que mères, femmes et citoyennes.
Notre révolution féministe continue.
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