L'importance des études sur les inondations dans la protection de la ville de Derna : leçons tirées de l'inondation de la vallée de Derna en 2011
La ville de Derna souffre depuis longtemps d'inondations saisonnières qui ont causé d'importants dégâts aux habitants et aux biens. Par exemple, l'inondation de 1959 a entraîné de grandes pertes humaines dans la vieille ville. Pour réduire ces risques, la construction de barrages en enrochement a été envisagée le long de la vallée de Derna pour protéger la ville contre les inondations.
Les études hydrologiques précédentes ont été basées sur la taille et le timing des inondations et leur impact sur la vallée de Derna. Ces études ont souligné l'importance du facteur temps dans l'écoulement des eaux et son rôle dans la réduction des dommages. Dans ce but, des barrages ont été construits pour protéger la ville. Dans les années 1970, le barrage en enrochement d'Al Bilad a été construit avec une capacité de stockage d'un million de mètres cubes, ainsi que le barrage en enrochement de Boumansour avec une capacité de stockage de 22 millions de mètres cubes pour atteindre cet objectif principal et protéger la ville.
La géographie de la ville de Derna et des régions environnantes permet un écoulement rapide de grandes quantités d'eau pendant une courte période lors de fortes tempêtes de pluie qui peuvent durer plusieurs jours. Cela augmente le risque d'inondations dans la vallée de Derna et ses affluents. Si les précipitations persistent dans la zone de collecte de la vallée de Derna, l'écoulement continuera pendant plusieurs jours, entraînant un débit d'eau important, atteignant parfois des millions de mètres cubes. Cela signifie que les installations hydrauliques dans la vallée, en particulier le barrage en enrochement de Boumansour, pourraient être gravement affectées. L'expérience de l'inondation de 1986 a montré la nécessité de la prudence et de la prise de mesures nécessaires en cas d'inondations majeures.
Caractéristiques morphologiques de la vallée de Derna et sa méthode de protection
Le point culminant du bassin de la vallée de Derna atteint environ 765 mètres au-dessus du niveau de la mer dans le sud-ouest. La vallée s'étend vers le nord jusqu'à atteindre la côte sur une distance de plus de 75 kilomètres. La superficie du bassin de collecte est d'environ 570 kilomètres carrés. Le bassin de la vallée peut être divisé en trois parties : la partie supérieure, la partie médiane et la partie inférieure.
En ce qui concerne le barrage de Boumansour, il permet de stocker de l'eau pendant la période des inondations saisonnières. Pendant l'inondation de 1986, la quantité d'eau dans le lac du barrage a dépassé les 12 millions de mètres cubes.
L'année 2011, Professeur Abd al-Jawwad Abu Bakr Boubieda (membre de l'Association libyenne pour la planification et le développement durable) a souligné que la ville de Derna était confrontée à de grands défis en raison des conditions climatiques changeantes et des prévisions de fortes pluies dans un avenir proche. Cela signifie que nous devons être prêts à relever ces défis et à protéger notre ville contre toute catastrophe liée aux inondations. Il a présenté plusieurs recommandations :
- Tout d'abord, nous devons examiner la situation du barrage de Boumansour et la nécessité de poursuivre sa maintenance. Le barrage de Boumansour est l'un des projets les plus importants pour protéger la ville de Derna contre les inondations saisonnières. Avec l'apparition d'indices climatiques indiquant des pluies abondantes pouvant durer plusieurs jours, nous devons garantir la sécurité de ce barrage et achever immédiatement les travaux de maintenance nécessaires. Nous ne pouvons pas ignorer la nécessité de se préparer à toute urgence due aux conditions météorologiques.
- Deuxièmement, nous devons construire des barrages d'obstruction dans les affluents de la zone de collecte. Ces barrages contribueront à ralentir le flux des eaux de crue, nous permettant ainsi de stocker de grandes quantités d'eau derrière eux. Ces barrages joueront le rôle de systèmes de retenue qui réduiront la pression de l'eau et aideront à infiltrer une partie de l'eau dans les nappes phréatiques, préservant ainsi les sols et réduisant la pollution.
- Troisièmement, nous devons prendre en compte la hauteur actuelle du déversoir dans les barrages d'Al Bilad et de Boumansour. Cette hauteur doit être appropriée pour accumuler de grandes quantités d'eau derrière les barrages. Il pourrait être nécessaire de réduire cette hauteur si cela est nécessaire pour la sécurité du barrage et du fond du lac.
- Quatrièmement, il est nécessaire de nettoyer la vallée de Derna des sédiments et des débris des inondations précédentes, en particulier avant le dernier pont situé juste avant la mer. Cela facilitera l'écoulement facile de l'eau vers la mer en cas de dépassement du niveau du déversoir.
- Cinquièmement, les sites des barrages doivent être équipés d'un éclairage approprié, et le nombre de techniciens et de surveillants spécialisés dans les travaux des barrages doit être augmenté.
- Sixièmement, nous devons cesser toute construction dans les zones agricoles fertiles des deux rives de la vallée. Cette intervention doit cesser pour préserver ces terres agricoles vitales.
- Septièmement, les personnes vivant le long des rives de la vallée doivent être sensibilisées à la nécessité d'évacuer ces zones et de prendre les précautions nécessaires en cas d'inondations soudaines. Cela relève des compétences du comité des inondations et des catastrophes naturelles.
- Huitièmement et enfin, il est recommandé de former un comité d'urgence permanent pour protéger contre les dangers des inondations dans la vallée de Derna. Ce comité jouera un rôle vital dans la coordination et la prise de mesures rapides et efficaces en cas d'urgence.
Il a souligné la nécessité urgente d'agir pour protéger la ville de Derna contre les risques d'inondations, considérant que la préparation, l'organisation et la maintenance régulière de l'infrastructure hydrologique sont les clés de la préservation de la sécurité de la ville et de ses habitants.
Ajouter Commentaire