Kais Saïd et la religion


 
Même si Kais Saïd a tout à fait raison de dire que l'Etat n'a pas de religion, il n'empêche que son discours du 18 avril 2022 à la réception des lauréats du Concours de mémorisation du Coran soit un prêche fortement chargé de prosélytisme et s'apparente à un discours religieux au plein sens du terme, avec en plus des piques dirigées contre ses opposants.
 
Le contenu de son discours, ainsi que l'attitude qu'il a affichée en recevant une fillette voilée lors de la distribution des prix à ce concours en disent long sur le conservatisme du président et sa volonté d'instrumentaliser la religion, ce qui est incompatible avec ce qu'on appelle communément et dans la constitution de 2014 le caractère "civil" de l'Etat. Dans une autre circonstance, ne s'était-il pas opposé publiquement à l'égalité entre l'homme et la femme en matière d'héritage, déclarant que le texte coranique est clair et n'admet aucune interprétation?
 
Tout cela est inquiétant. Et on en en droit de s'interroger sur la véritable intention de Kais Saïd quant à la décision à prendre à l'égard de l'Association de Kardhaoui en Tunisie dont le Parti destourien libre (PDL) ne cesse de demander l'interdiction.

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