L'histoire d'un citoyenne tunisienne qui a échappé difficilement de Kiev


Je suis enfin arrivée en Moldavie et je dois vous raconter mon histoire après mon évasion de la capitale ukrainienne, Kiev. Contrairement à tout ce qui a été dit, personne ne m'a contacté, ni du ministère tunisien des Affaires étrangères ni de l'ambassade t. De nombreux membres de la communauté tunisienne sont toujours en danger à Kiev et dans d'autres villes ukrainiennes.

J'ai décidé de prendre le risque pour quitter cette ville après avoir passé deux jours au sous-sol... J'ai quitté cette ville avec ma propre voiture par peur d'une invasion russe. J'étais accompagnée sur la route par une famille tunisienne qui avait un petit enfant. Ce dernier n'avait même pas trois ans. Nous sommes allés en direction d'Odessa, étant donné que nous avions entendu dire que c'était une zone pacifique et que les Russes n'avaient pas encore envahie.

En route vers cette ville, un sniper nous a surpris et a tiré sur nous, mais aucun d'entre nous n'a été blessé. Puis un autre tireur nous a surpris, ce qui m'a incité à augmenter la vitesse et à adopter une route sinueuse pour qu'il n'arrive pas à tirer sur nous. Nous avons pensé que c'était l'armée russe, d'autant plus que nous avons passé un point de passage ukrainien, et ils nous ont demandé d'éteindre les lumières lorsque nous arrivions dans cette zone. Mais nous étions par la suite surpris par une bombe nous soit lancée.

Ce sont des moments inoubliables de ma vie, car je n'avais jamais inhalé une telle quantité de gaz auparavant, en moins de deux minutes. Mais je remercie Dieu que la bombe ait touché la voiture sur le côté, pour qu'on reste toujours vivants malgré les trois tentatives successives.

L'armée ukrainienne attaque les citoyens ukrainiens

J'ai quitté sorti de la voiture après avoir essayé de casser la porte qui s'est bloquée. Et la première chose à qui nous avions tous pensé, était de faire sortir le petit garçon. Mais on s'est trouvé face à des soldats qui ont pointé leurs armes sur nous. Et quand ils ont vu le petit garçon, ils ont reculé. Ils ont appelé d'autres officiers pour obtenir une autre voiture vu que ma voiture ne fonctionne plus. Nous avons traversé une forêt entière la nuit parce que nous étions dans une zone rurale.

Nous avons ensuite passé la nuit dans une cave. Même lorsque nous sommes arrivés dans cette cave, 12 policiers masqués et armés nous ont interrogé après avoir examiné nos papiers de résidence. J'avais demandé d'aller à l'hôpital, mais ils ont appelé  le médecin qui est venu sur place. Tout mon corps était bleuté même s'il n'y a pas de blessure externe.

Le lendemain, nous avons pris un bus que j'avais loué avec les Ukrainiens, en direction de Madiva, où les Israéliens nous ont accueillis, alors que l'ambassade de Tunisie était absente, et personne ne m'a contacté jusqu'à ce moment.

Je vais me reposer un jour puis me prendrai ma route vers la France où ma sœur me recevra pour revenir plus tard en Tunisie. Je suis fière d'être tunisien mais mon pays m'a laissé tomber quand j'ai eu besoin de son aide. Nous avons lutté pour échapper à la guerre.

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Amal Ben Kedher




Amal Ben Kedher