Idées ramadanesques 9/30: pourquoi ne pas développer notre réseau de transport en Tunisie?


Pourquoi ne pas pas favoriser le rail au détriment de la route en Tunisie ? Pourquoi ne dispose-t-on pas d’un réseau ferré performant reliant les principales villes en Tunisie? Il s'agit d'un moyen de transport plus économique que le transport routier, efficace pour le transport du grand public et des produits pondéreux, facile à déployer tant le pays est plat. Ceci permettra de mettre en place un réseau relié aux ports commerciaux et aéroports favorisant ainsi le transport multimodal donnant une agilité à notre économie et un confort aux usagers. C’est le moyen de transport le plus sûr et le plus confortable quand on l’entretient bien.
 
Pourquoi ne pas lancer les études et les appels à candidatures internationales afin d’établir le port en eau profonde à Bizerte, une ville aux traditions portuaires, aux confins de la mer Méditerranée par où passe 30% du trafic cargo mondial et 25% du trafic maritime passagers. Il faut oser renoncer à la mauvaise idée d’Enfidha, qui d’évidence ne tient pas la route, sur le plan écologique ni même au niveau de la rentabilité économique et financière. En outre les quais 8 et 9 au port de Radès sont à aménager d’urgence.
 
Pourquoi ne pas reprendre le projet PPP de l’aéroport Hammamet-Enfidha par l’Etat, le relier à une ligne rapide de chemin de fer au grand Tunis, Sousse et Sfax et les régions intérieures centrales.
 
Les pertes sur le moyen et long terme occasionnées par la mauvaise qualité du transport public et son inefficacité sont supérieures aux coûts du financement de sa reprise en main d’une manière sérieuse.
 
Il est à noter que le coût de la logistique, du transport, de l'entreposage, du transbordement,… est de 20% du PIB tunisien par an, quand le standard international et des pays en compétition économique avec la Tunisie est de l’ordre de 10%.
 
Un produit en Tunisie quel qu’il soit, coûte en moyenne 20% de plus à cause de la logistique. Ce surcoût est supporté par les citoyens consommateurs mais aussi les entreprises.
 
L'handicap concurrentiel occasionné notamment aux entreprises tunisiennes exportatrices et à l'économie tunisienne en tant que site d'investissement, par la non qualité de la chaîne logistique, est considérable.
 
Il est à rappeler que la Tunisie compte :
  • 20 milles km de réseau routier souvent de mauvaise qualité et de seulement 360 km d'autoroute 
  • 2.1 milliards de tonnes-km de marchandises concentrés dans le transport du phosphate et dérivés 
  • 39.2 millions de passagers assurés sur les chemins de fer avec une largeur des rails non standards qui ne permet pas de faire de la vitesse (12 heures de durée du trajet Tunis-Tozeur), avec un réseau ferroviaire datant des colonies
  • 7 ports commerciaux (Radès, Goulette, Sousse, Sfax, Gabès et Zarzis) et un terminal pétrolier à la Skhira
  • 9 aéroports internationaux (Tunis, Monastir, Djerba, Tabarka à l'arrêt, Tozeur-Nefta, Enfidha, Gabès, Sfax et Gafsa)
  • 138 compagnies aériennes étrangères desservant la Tunisie avec 1191 vols hebdomadaires depuis l'Europe et 19 millions de passagers de capacités aéroportuaires
  • 34 cargos par jour sur le port de Radès qui concentre 60% des exportations tunisiennes de biens.
 
C’est une question de survie dans notre environnement régionale qui est en constante évolution. Mais on n’aura pas le choix. Ce choix doit être fait rapidment.

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