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Idées ramadanesques 3/30: Pourquoi pas la transformation digitale de notre pays à l'horizon 2030?
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Hassen Zargouni
- avril 2022
Pourquoi ne pas remplacer complètement les processus des manuels hérités dans nos administrations et nos entreprises par les toutes dernières alternatives numériques? Ce type de réinvention touchera tous les aspects d'une administration, une collectivité locale ou une entreprise, et non pas seulement les technologies. D'ailleurs, c’est jamais trop tard pour créer un changement.
Il nous faut au départ, garantir une couverture numérique optimale, un accès pour tous au haut débit, un débit minimum de 20 mégabits par seconde à l’Internet avec ou sans fil, fibre optique ou 4G voire 5G à horizon de 2025. Il y a lieu de réduire les fractures numériques. Ces inégalités numériques sont dues à la complexité d’utilisation, l’absence d’utilité pour la vie quotidienne, les enjeux de protection des données personnelles, le coût des équipements et abonnements… par des aides directes aux foyers des classes populaires et en développant l’apprentissage des TIC par tous à domicile par des tuteurs. Il faut aussi s’assurer que les technologies soient disponibles à des prix adaptés à un marché de masse.
Il faut également nous s’assurer que tous nos apprenants à l’école, au collège, au lycée, aux centres de formation professionnelle ou à l’université (et qui sont au nombre de 2.5 millions) disposent d’au moins un PC connecté aux réseaux à hauts débits pendant au moins une heure, et où ils apprennent à développer, créer, imaginer, un monde digitalisé, leur monde, le monde d’aujourd’hui, et de demain. Le digital devient culturellement ancré dès le jeune âge. Pour ce faire, il serait opportun d’envisager à l’entrée du collège une sorte de brevet informatique et Internet.
Il nous faut une administration zéro papier à l'horizon 2030. Toutes les inscriptions aux établissements éducatifs, tous les rendez-vous auprès des établissements publics de santé, tous les documents exigés par les caisses sociales, la poste, les banques, les collectivités locales, notamment les municipalités, tous les documents exigés par les postes de police, la justice, les démarches pour l’emploi, la création d’entreprises,… Tout se fait numériquement et à distance par voie d’un PC ou un simple Smartphone connecté, avec optimisation des processus et non claquer les procédures en vigueur. Il faut absolument faciliter et sécuriser l’usage de la signature électronique par un dispositif juridique adapté. Un identifiant unique par citoyen et par entreprise est une mesure urgente. Le decashing, le paiement mobile, les caisses enregistreuses connectées et la biométrie au niveau des papiers d’identités, sont des projets concrets à implémenter au plus vite possible.
De même, il faut renforcer le secteur du logiciel et notamment les ERP et les généraliser dans nos entreprises, qui doivent être toutes connectées. Ces progiciels de gestion intégrés permettent de gérer l'ensemble des processus d'une entreprise en intégrant l'ensemble de ses fonctions, dont la gestion des ressources humaines, la gestion comptable et financière, l'aide à la décision, mais aussi la vente, la distribution, l'approvisionnement et le commerce électronique. Il faut que l’Etat incite financièrement les entreprises qui installent des ERP en leur sein.
Enfin, il nous faut inciter les opérateurs économiques, les simples citoyens, les startups, les opérateurs de télécommunication et les entreprises ou les administrations à créer du contenu. La bataille du contenu à l’échelle mondiale est engagée depuis près de vingt ans. Il nous prendre notre part en dedans et conquérir de nouveaux marchés à notre portée tel que celui des jeux vidéos notamment, premier produit culturel à l’échelle mondiale, bien avant le cinéma, la musique, le livre ou le spectacle vivant. Il faut profiter de la convergence des médias pour créer des plateformes adaptées au marché local, arabe et pourquoi pas international, depuis la Tunisie.
S’il y a bien un atout en matière digitale, c’est bien la quantité et la qualité de nos ressources humaines et la capacité du système éducatif à en produire et développer tous les ans. Pourquoi pas la transformation digitale de notre pays ?
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