Quand la fête de l'indépendance passe inaperçue (1ère partie)


Nous sommes le 21 mars 2021. Hier, c'était la fête de l'indépendance, une journée mémorable dans l'histoire contemporaine de la Tunisie, mais qui est passée inaperçue. Il n'y avait aucun signe de commémoration au point que les drapeaux n'ont pas fait leurs apparition. Hier, c'était comme si nous avons de regret et des doutes.

D'ailleurs, les Tunisiens ont perdu la joie de vivre depuis longtemps. Il est vrai que pendant ces dix dernières années, les nouveaux preneurs du pouvoir avaient une allergie contre les oeuvres de Bourguiba mais nous devrons laisser les historiens faire leur boulot pour réécrire l'histoire de la Tunisie. Bourguiba n'était pas un Dieu. Il était certes un Homme éclairé qui a fait beaucoup de sacrifice en passant la moitié de sa vie pour plaider la cause de son pays. Il n'était pas le seul à le faire également, mais nombreuses sont les personnes qui l'ont épaulé et payé leur vie. Nous devrons ainsi reconnaitre que Bourguiba avait une vision et il a agi comme un bâtisseur.

Par ailleurs, comme tout homme, Bourguiba avait certes des défauts. Il n'est pas prophète. Son principal défaut était "l'égocentrisme". Il a cru à ce que les lèches bottes l'appellent "le combattant suprême". Il s'est mis dans la carcasse d'un Dieu infaillible. Mais il ne faut pas nier que Bourguiba était un grand Homme imbibé de valeurs humaine. Il était un démocrate socialiste...un adepte de Mendes France. Ses oeuvres grandioses dans le domaine de la santé et le domaine de l'éducation plaident pour lui. Il avait une forte personnalité et un regard perçant. Sa politique étrangère a fait école. Il croyait au travail d'équipe et donnait une marge de liberté à ses ministres. On se rappelle même de ses ministres qui ont laissé leurs empreintes. 

Par la suite, l'année 1969 constitue le tournant de sa vie, fragilisé par la maladie et accoutumance médicamenteuse dont il a fait l'objet. Il a eu du mal à sortir de sa dépression. Le tort de Bourguiba est le fait qu'il n'a pas su partir par la grande porte. C'est l'entourage politique qui doit assumer la responsabilité notamment le PSD. Bourguiba régnait mais ne gouvernait plus. La responsabilité incombe à tous pas qu'à Bourguiba. 

Aujourd'hui, si nous évaluons le bilan de ces dix dernières années. La révolution a eu le mérite de nous donner plusieurs présidents et toute comparaison est devenue possible est utile. Tous ceux qui étaient un jour Présidents de la Tunisie, ont quitté par la petite porte et n'ont laissé aucune empreinte. Ils n'ont laissé que des échecs et des mauvais souvenirs car ils n'ont pas tiré la leçon du parcours de vie de Bourguiba. Ils ont pris le mauvais côté chez Bourguiba, notamment les présidents des partis politiques qui sont au fond d'eux même des "petits Bourguiba" et souhaitent être des présidents à vie.

Bref, nous devons juger ce qu'était Bourguiba et non pas ce qu'ils ont fait de lui. Et n'oublions pas que le 20 mars correspond à notre fête d'indépendance.

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Youssef Bahri




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