Les usagers du bus et du métro peuvent constater facilement l'état de délabrement des moyens du transport public de la Société des Transports de Tunis (STT). Il s'agit de portes qui ne s'ouvrent pas, des bus qui circulent sans pancarte, d'une hygiène désastreuse, des abris de station dans un état lamentable et autres constats qui font mal au coeur.

De plus, il est devenu fréquent que le bus circule sans receveur ou que ce dernier quitte le bus, avant le terminus en laissant le chauffeur terminer seul son circuit. Le parc de Charguia est devenu un cimetière des bus au point que la route de aéroport présente un paysage inédit. Certes, le populisme ne mène qu'à la catastrophe.

Notons aussi que la dernière révision des tarifs est un manque à gagner pour la société. Celui qui a pris cette décision, a comme objectif la privatisation du secteur public car une telle décision la pousse vers la faillite. Le conflit d'intérêt a toujours été omniprésent dans cette société. Saviez-vous combien de PDG ont constitué une société privée de transport avant même la fin de leurs missions? Ce n'était pas uniquement un problème de moyen logistique, mais il s'agit d'une société très encombrée par du personnel administratif non productif. Le nombre des chauffeurs et receveurs dépasse le besoin réel de cette entreprise publique.

Par ailleurs, ce corps de contrôleurs a perdu sa souveraineté. Une remise en question du mode de désignation de ce corps doit être déjà opérée. Ce corps devrait être constitué par des agents autres que les receveurs et les chauffeurs. La complaisance est une réalité corporatiste. 

De plus, la Société des Transports de Tunis (STT) doit être dotée d'une plateforme numérique à l'image de celle des taxis "Bolt" qui permet aux usagers de consulter sur la présence et la programmation des bus au lieu  de passer leur temps à attendre un bus qui ne vient pas.

Bref, un assainissement de la société est plus qu'une urgence avant que ne soit trop tard. Cette entreprise est un patrimoine national qui doit être sauvé.