L'administration tunisienne : ne faut-il pas informatiser le bureau d'ordre ?
Je vous transmets un email de réponse que j'ai reçu de la part d'un haut responsable d'une ambassade européenne relatif à un email que j'ai adressé la veille du nouvel an et qui m'a fait plaisir et bouleversé par son professionnalisme " Bonjour, Je suis absente du bureau sans accès à ma messagerie. Je prendrai connaissance de votre demande le le 4 janvier. D'ici là je vous souhaite d'excellentes fêtes de fin d'année ". Un message auquel nous devrons tous y penser, notamment les employés de l'administration tunisienne, à quelques jours de la période des fêtes.
Cette réponse m’a consolé même si il s’agit d’une simple notification de réponse automatique. Les Européens ne badinent pas même si le résultat n’est pas satisfaisant et ne cherchent pas à répondre pas à nos attentes. On vous satisfait en vous considérant.
Chez nous en Tunisie ; et je sais de quoi je parle; notre Administration, non seulement elle est muette mais aussi elle t’envoie te balader (pour ne pas dire ch……). Durant ma vie professionnelle et associative, j’ai rédigé des centaines de courriers que j’ai déposé moi-même et parfois par le recours de mes étudiants délégués aux bureaux d’ordre; et s'il vous plait; avec décharge tamponnée et signée et, jamais j’ai reçu de réponse.
Parfois, je me trouve obligé d’envoyer le courrier par une lettre recommandée avec accusé de réception, face au refus de la secrétaire de bureau d’ordre de me faire la décharge sur consigne de son patron.
Ainsi, je me suis amusé durant ma carrière professionnelle à faire ce le tour des bureaux d’ordre (ordre comme ordonnancement, comme ordure, ordinaire, désordre, dorme, randonnée, etc.). Par la suite, tu ne reçois pas de réponse. Et même si tu demandes une audience, tu dois te réveiller tôt et attendre des heures. Souvent le responsable n’est pas disponible ; il est en réunion. Tu as droit dans ce cas, à l’éternelle réponse: "on va vous répondre".
Notre Administration est atteinte par le Syndrome de Réunîtes. Certains de nos chercheurs et historiens ne cessent de nous dire et le répéter que notre civilisation arabo-musulmane est basée sur la communication orale. C'est la raison pour laquelle, ils ont choisi de nous installer des répondeurs à messagerie vocale, au lieu de nous envoyer une réponse directe. Mais, le citoyen tunisien a droit à la réponse comme il a droit à l’accès à l’information selon le droit constitutionnel, et l’absence de réponse est psychologiquement interprétée comme une ignorance de la part de l’autre. Ce qui entraine un sentiment de frustration et de mépris chez l’autre. Autrement dit "hogra", un sentiment de non considération et de non appartenance ; un sentiment d’impunité des responsables, de dégout et de révolté.
Pourtant, notre pays dispose de tout un staff ministériel chargé des reformes administratives et de la bonne gouvernance. Mais le vrai changement devrait commencer par ce cœur battant qu’est le "bureau d’ordre", en mettant de l’ordre dans ce désordre et en évitant les mauvaises odeurs dégagées par le personnel qui a tendance à faire des siestes au lieu de bosser, et mettre fin à ces randonnées éternelles du courrier qui fait le tour des responsables pour revenir à la case de départ sans réponse.
La solution existe d'ailleurs, et ne demande pas de ressources supplémentaires, vu qu' à cette ère d’informatique tous les bureaux d’ordre doivent être équipées de la logistique nécessaire et qui est déjà présente : un ordinateur et un scanner. Puis, tous les courriers seront scannés et adressées à une plateforme centrale comme celle du COVID-19 et des responsables veilleront au suivi et à l’aboutissement des différentes requêtes faites par les citoyens en respect de leurs citoyenneté, même si les réponses de l'administration tunisienne ne sont pas toujours convaincantes et satisfaisantes.
A nous la proposition... A vous la démarche ....
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