Les étudiants africains subsahariens ont le droit de rejoindre les administrations publiques tunisiennes pour un stage


Il est midi, au bureau de Rapid Post à Ariana. En entrant au bureau, j'ai remarqué derrière la fenêtre deux jeunes hommes originaires d'Afrique sub-saharienne assis en présence de leur superviseur. La dame est venue m'expliquer qu'ils sont présents pour un stage professionnel à la poste dans le cadre de leurs études universitaires. J'ai été surpris de la clarification vu que je ne lui ai rien demandé. Elle m'a fait découvrir que de nombreux Tunisiens n'apprécient pas que des jeunes d'Afrique subsaharienne travaillent dans l'administration publique, et certains considèrent cela comme une atteinte au droit du peuple tunisien, dans ce pays africain, le droit du travail. J'ai même su qu'un client qui s'est présenté au bureau, a refusé d'être servi par un Africain subsaharien considéré comme un étranger.


La situation dans ce pays est compliquée. Bien que des étudiants originaires d'Afrique subsaharienne soient inscrits dans des universités tunisiennes, leurs dossiers de stages dans certaines administrations tunisiennes sont parfois rejetés parce qu'ils sont des Africains subsahariens. En effet, certains employés de l'administration refusent eux-mêmes que quelqu'un de l'Afrique subsaharienne s'assoie à côté d'eux pour apprendre le métier dans le cadre de son stage sous prétexte qu'ils n'ont pas assez de patience pour s'occuper d'eux et leur expliquer le travail administratif.

C'est quoi cette mentalité ?! Quelle discrimination et quel message envoyons-nous aux étudiants africains  qui étudient dans notre pays. Ces étudiants qui viennent avec des bourses de leur pays et choisissant la Tunisie comme pays pour terminer leurs études universitaires et réaliser leur rêve académique. Ils ont d'ailleurs choisi la Tunisie parce qu'ils font confiance à ce pays, sachant qu'ils sont devenus un élément principal pour l'économie de ce pays. Avec leur présence il y a une valeur ajoutée économique, sociale et culturelle. Ils créent un dynamisme économique parce qu'ils sont une source de monnaie forte, par exemple La richesse de la différence.

Merci à la poste tunisienne de l'Ariana pour l'initiative d'ouvrir la porte de la formation aux étudiants d'Afrique subsaharienne. Cette terre nous accueille tous, et ce continent noir est également notre continent. Le travail est un droit pour toute l'humanité. Tant que nous refusons la discrimination menée les immigrés tunisiens dans les pays européens et nous dénonçons l'atteinte à leur dignité en Europe, nous devons aussi croire en la liberté de l'homme, quelle que soit sa nationalité, surtout si cette personne appartient à un continent auquel nous appartenons.

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Mabrouka Kedir




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