Idées ramadanesques (14/30) : pourquoi ne pas profiter de la production du phosphate?


Pourquoi ne pas profiter de l’augmentation du cours du phosphate à l’international de plus de 300% en moins d’un an en produisant plus et mieux ?
 
Pourquoi ne pas aider nos agriculteurs en fertilisants comme le DAP et le TSP produits localement en quantité et qualité suffisantes afin de réussir les saisons agricoles pour plus d’autonomie alimentaire ?
 
Pourquoi ne pas décider d’affecter 20% des résultats de la CPG ou du Groupe Chimique de Tunisie au Conseil régional de Gafsa et de Gabès ou encore 5% du Chiffre d’affaires.
 
Pourquoi ne pas encourager les 11 sites de production du phosphate à travailler à plein régime en les motivant par ces retombées financières sur la région, son développement, ses ressources humaines,… ?
 
Pourquoi ne pas allouer ces subsides dans l’amélioration de la qualité de vie dans le bassin minier de Gafsa, la dépollution du Golfe de Gabès, la fermeture de la SIAPE à Sfax ?
 
Pourquoi ne pas remédier aux externalités négatives de l’activité extractives et minières phosphatieres à Gafsa et industriels à Gabès en améliorant la santé des gens, l’environnement, l’eau, l’air, le sol, la culture, le sport…
 
En monétisant les externalités négatives du phosphate, tels que les dégâts au niveau de l’eau, la pollution de l’air, la dégradation du sol, les biais sociologiques induits concernant la valeur travail, les effets sur la santé des gens dans le bassin minier de Gafsa, etc. face aux retombées économiques et financières de cette activité, on peut se poser la question, avec cette vision à 360 degrés, si il est encore rentable au sens large, profitable au sens écobilan, d’extraire encore du phosphate en Tunisie avec les faibles quantités actuelles et sans retombées immédiates financières dans les régions de production ?
 
Il faut faire un frein à la malédiction du phosphate. Il faut en parallèle se pencher sérieusement sur la reconversion du bassin minier de Gafsa vers de nouvelles activités, à plus fortes valeurs ajoutées, de nouvelles technologies, de l’engineering moderne, de l’agriculture 2.0 et des services connexes... l’exemple de la reconversion du bassin de la Lorraine début des années 80 étant un excellent exemple de réussite.
En tout état de cause, il nous faudrait réfléchir et agir out of the box. Les schémas de pensées anciens ne sont plus valables.

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Hassen Zargouni




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