"Madha Yahduth" est toujours en contact avec le citoyen tunisien bloqué à Soumy depuis le début de la guerre, accompagné de sa famille. Il a déjà fait un appel hier au président de la République, Monsieur Kais Saied. Malheureusement, aucune initiative réelle n'a été prise par le gouvernement tunisien, contrairement à ce que partagent les acteurs de la société civile, confirmant que le ministère tunisien des Affaires étrangères a sécurisé un passage humanitaire. Le ministère tunisien des Affaires étrangères n'a fait qu'envoyer un e-mail aux étudiants (et non pas à tous les Tunisiens bloqués dans ces villes, étant donné qu'il y a 13 Tunisiens bloqués à Soumy).

A travers cet e-mail, le ministère des Affaires étrangères a fourni le moyen d'atteindre la frontière russe, demandant à la communauté tunisienne de sortir via ces routes affichées via Google Maps, alors que le passage à vers la Russie est devenu quasi impossible suite aux bombardements continus de tous lieux notamment du pont qui assurera notre accès à la frontière russe. Ce pont a été déjà bombardée par l'armée ukrainienne pour perturber le trafic de l'armée russe.

Notre interlocuteur a ajouté : "Cet email ne suffit pas pour nous assurer, vu que nous pourrons être exposés à des bombardements soudains de la part des Russes ou des Ukrainiens, et c'est ce que m'a dit le propriétaire du taxi avec qui nous avons pu communiquer. Le propriétaire de ce taxi nous a dit que nous devons obtenir un document de passage auprès des autorités officielles, avant même de discuter les frais du transport. Le document de passage doit être une garantie par l'armée russe et l'armée ukrainienne à la fois, car il ne suffit pas que l'armée ukrainienne nous garantisse la route pour se retrouver victime des bombardements russes, ignorant notre passage via cette route.

La cellule de crise du ministère des Affaires étrangères en Tunisie : "Aucun d'entre nous ne maitrise la langue russe"

Pour sortir de Soumy en équipe, ce citoyen nous a dit : "Nous avons besoin d'un mini-bus pour pouvoir quitter cette ville. Nous avons appelé tous les propriétaires de bus (qui sont au nombre 16). Certains étaient occupés et certains ne répondaient pas au téléphone. Nous n'avons pas suffisamment d'argent pour payer un bus. Il faut payer 3 mille dollars. Comment un étudiant tunisien peut-il payer tel montant, dans ces circonstances de guerre, et comment ils vont lui envoyer de l'argent depuis la Tunisie. Nous avons demandé à l'ambassadeur tunisien en Russie de communiquer avec lui, et depuis, le chauffeur ne répond plus à nos appels. Même, M. Nadhem Al Bahri a essayé de communiquer avec lui, mais il n'a pas répondu au téléphone. Et lorsque nous avons demandé à la cellule de crise en Tunisie de communiquer avec lui, leur réponse a été qu'aucun d'entre eux ne parle russe".

Notre revendication : « un passage humanitaire sécurisé par un diplomate tunisien »

Depuis le début de la crise de la guerre russe contre l'Ukraine, nous avons suivi les efforts de la diplomatie tunisienne à travers les passages frontaliers, mais la diplomatie tunisienne n'a pas été en mesure d'intervenir au nom des Tunisiens dans la zone de conflit. Depuis le démarrage de la guerre, la diplomatie a pris la position de "Avancez... atteignez les frontières... nous vous sécuriserons".

En même temps, la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge ont refusé de fournir une assistance, et le Croissant-Rouge tunisien a explicitement déclaré: "Le ministère tunisien des Affaires étrangères est l'autorité la plus efficace et la plus apte à fournir une assistance".

Quant à la demande des Tunisiens bloqués à Soumy, "Nous voulons un passage humanitaire sécurisé par un diplomate tunisien. Un courageux diplomate qui conduira un bus en direction de cette ville pour sauver ses compatriotes, après avoir obtenu l'autorisation russe et ukrainienne. Nous ne pouvons pas prendre des risques à la lumière des bombardements continus. L'ambassadeur Jordanien n'a pas voulu prendre le risque avec 100 personnes, et considérait le plan que vous avez proposé comme un pari peu fiable".

Il ajoute : "La sortie par la Russie est quasi-impossible... Nous devons déménager dans une autre ville ukrainienne. Il nous fau un diplomate tunisien capable d'assurer notre sortie en sécurité... Et je le répète : 'Veuillez nous sauver Monsieur le Président... Ce sont peut-être les derniers moments de ma vie.'" Où est la patrie ? Où est le gouvernement de mon pays?"

Il semble clair que notre interlocuteur ne risquera pas sa vie de cette manière, en attendant soit que la diplomatie tunisienne assure sa sortie dans un bus sécurisé par un diplomate, soit que la Russie et l'Ukraine annoncent une trêve. Le premier appel de ce citoyen tunisien peut être lu sur notre site. C'est un Tunisien bloqué depuis des jours, dans la ville de Soumy, située dans le nord-est de l'État ukrainien, comptant une population de près de 400 000 habitants. Bien que le nombre des Tunisiens soit peu nombreux dans cette ville, ils ont le droit que le gouvernement tunisien accélère leur sauvetage de cette guerre.

Pour prendre contact avec la diplomatie tunisienne

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