Le discours des élites est inaudible pour le commun des Tunisiens, a fortiori celui des élites laïques et progressistes.
Le « bon peuple » tunisien est trop sous-développé pour parler le même langage que ses élites. Il végète dans l'ignorance et la superstition depuis des siècles, voire des millénaires.
Le « bon peuple » tunisien est trop sous-développé pour parler le même langage que ses élites. Il végète dans l'ignorance et la superstition depuis des siècles, voire des millénaires.
Il est difficile de convaincre politiquement des masses reliées depuis des siècles à une force invisible, omnisciente et omnipotente.
Le seul discours politique qui soit à la portée du commun des Tunisiens, c’est le discours identitaire et religieux.
Dès que l'on s'adresse à la raison, il n’y a plus personne et ceux qui restent ou font semblant d’écouter finissent par devenir agressifs et vous assaillent par un flot d’accusations : athée, francisé, occidentalisé, sioniste, franc-maçon…
Toute tentative de faire évoluer les mentalités est considérée comme un sacrilège attentatoire à l’arabité de la Tunisie et aux dogmes de l’islam.
Dès que l'on s'adresse à la raison, il n’y a plus personne et ceux qui restent ou font semblant d’écouter finissent par devenir agressifs et vous assaillent par un flot d’accusations : athée, francisé, occidentalisé, sioniste, franc-maçon…
Toute tentative de faire évoluer les mentalités est considérée comme un sacrilège attentatoire à l’arabité de la Tunisie et aux dogmes de l’islam.
Donc, forcément, il ne peut y avoir de dialogue entre ce qu’on appelle l’élite et le « bon peuple ».
D'ailleurs, le « bon peuple » reproche encore à Bourguiba de l'avoir sorti de son long sommeil et d'avoir fait de lui une « nation » (ou presque).
D'ailleurs, le « bon peuple » reproche encore à Bourguiba de l'avoir sorti de son long sommeil et d'avoir fait de lui une « nation » (ou presque).
Et il faut dire que l'élite tunisienne ne joue plus son rôle depuis plusieurs décennies ; elle est démissionnaire et s'est résignée à la médiocrité, notamment durant le règne de Ben Ali. Sans parler des parvenus que les gens modestes associent volontiers à l’élite de ce pays et dont les turpitudes sont innombrables, même si, secrètement, elles sont l’objet de vénération pour les petites gens qui veulent « parvenir » à leur tour.