La plupart des gens traitent le dossier de Rached Ghannouchi politiquement, et non pas judiciairement. C'est une erreur fatale dont seul Ghannouchi lui-même bénéficiera.
Toute décision que le juge d'instruction rendra à l'encontre de cet accusé sera attribuée à Kais Saied et non à la justice tunisienne. Ainsi, lorsqu'il a été maintenu en liberté, on a dit que son procès était une pièce mal dirigée, mais si le juge d'instruction a décidé de l'arrêter, ils diraient que Kais Saied a mis sa main sur le pouvoir judiciaire, procédant à la liquidation de ses opposants politiques et que ses adversaires politiques auront le même sort.
En effet, le bénéficiaire des deux décisions est bien évidemment Rached Ghannouchi. Dans la première décision il est innocent, et dans la seconde il est victime d'un chantage politique qui lui vaut la sympathie nationale et internationale.
Quand le dossier est traité politiquement, la décision de maintenir Ghannouchi en état de liberté est une erreur, quant à la décision de l'arrêter aujourd'hui, à cinq jours de la date du référendum, ça sera une grave erreur car elle va perturber le référendum, sa légitimité nationale et internationale, voire sa sécurité.
Donc, traiter politiquement ce dossier ne nous sortira pas de ce cercle vicieux, que ce soit la décision prise contre cet accusé.
A mon avisn le traitement du procès de Ghannouchi ne peut être que judiciairement, afin que la question de son arrestation et la date de cette suspension restent entre les mains de la justice, non du Président de la République, pour que son procès soit équitable dans lequel Ghannouchi sera incarcéré sur le fond de ses mérites et sans atteinte à la légalité du procès et de la peine prononcée contre lui.