Rumeur - Un certain nombre de pages sur les réseaux sociaux ont partagé une nouvelle indiquant que la poste tunisienne transférait l'argent des clients à la trésorerie de l'Etat afin de pouvoir payer les salaires des employés des institutions publiques. Un communiqué a été diffusé ainsi par la poste sur sa page Facebook. Ce communiqué confirme que les sommes déposées sur l'épargne postale sont toujours à la disposition des citoyens et protégés par l'État. Le communiqué ajoute: "L'argent transféré n'a rien à voir avec les sommes déposées sur les comptes d'épargne postaux.
Cette rumeur a provoqué une polémique auprès des citoyens. Certains ont dénoncé cette décision étant donné qu'il s'agit d'une somme d'argent déposé pour qu'elle soit utilisée en cas de besoin, tandis que d'autres ont jugé cette décision logique pour sauver l'État de sa crise économique dans le cadre d'un processus participatif entre le l'État et le citoyen.
Si la nouvelle est vraie, qu'en pensent les citoyens ?
"Madha Yahduth "a pris interrogé plusieurs citoyens sur le sujet notamment Mongia, une femme au foyer qui n'a pas de salaire mensuel stable à l'exception de la subvention aux indigents estimée à 120 dinars, dont elle dépense 80 dinars et sauvegarde le reste du montant dans son carnet d'épargne pour utilisation en cas de besoin. "Les pauvres et les nécessiteux paient toujours la taxe pour toutes les erreurs et la corruption administrative", confirme t-elle.
Sheima (étudiante universitaire) a également exprimé sa colère et considère cette décision comme étant une atteinte aux droits du citoyen, en particulier "les pauvres citoyens", considérant que la plupart des clients de la poste tunisienne sont issus des classes moyennes qui essaient autant que possible de préserver de l'argent d'une simple bourse ou d'un faible salaire pour le dépenser en cas de maladie ou d'urgence. Sheima, à son tour, dépense une partie de sa bourse universitaire pour subvenir à ses besoins quotidiens et épargne le reste sur son compte à la poste tunisienne pour le dépenser en cas de besoin, d'autant plus qu'elle vit dans une résidence universitaire, loin de sa famille.
En revanche, Walid (un employé) a confirmé que cette décision n'est pas nouvelle, étant donné que la Poste traite avec l'État depuis des années avec cette logique. L'État rendra l'argent plus tard. Il estime que l'affaire a été exagérée cette fois-ci, uniquement à des fins politiques et dans l'intention de mettre en question la relation entre l'État et le peuple et de pousser les citoyens à se retourner contre Kaies Saied, considérant que certaines pages sur les réseaux sociaux ont exagéré et ont manipulé les nouvelles pour servir certains agendas et intérêts. Il a estimé que cette décision est logique pour sortir de la crise dans le pays et qu'aucun droit des citoyens à l'État de droit ne sera perdu.
Rafik Abdessalem commente : Une décision qui exprime l'échec de l'Etat
Dans le même contexte, Rafik Abdessalem, membre du parti Ennahda, a réagi à la rumeur via un post sur sa page Facebook officielle. il a exprimé son rejet de cette décision, qualifiant la politique actuelle de l'État d'échec. Il a également souligné que l'État a pu pendant dix ans, ce qu'on a appelé la "décennie noire", fournir les salaires sans aucun délai, garantir des augmentations de salaire chaque année et couvrir toutes les dépenses sans compromettre l'argent du citoyen, et a continué à rendre les prix abordables auprès des citoyens.