J'ai eu l'occasion ces derniers mois d'être proche des malades victimes de la COVID-19. Cette expérience m'y a été bénéfique pour mettre la main à la patte et bien comprendre cette pathologie. Durant cette expérience, j'ai fait plusieurs constats:
- Premier constat : Face à cette pathologie mortelle et dont la prise en charge est onéreuse, le patient et sa famille sont appelés à assumer les frais des dépenses, sans aucune prise en charge ni par la CNAM ni par une agence d'assurance. Ainsi, pour se faire soigner, il faut payer et prier Dieu vu que les hôpitaux sont surchargés et il manque de places. De plus, l'Etat fait de son mieux. Si tu ne trouves pas de place, tu es contraint d'opter pour les cliniques mais tu dois avoir les moyens financiers sinon tu risqueras de mourir. C'est un constat tragique après tant d'année d'indépendance.
- Deuxième constat: Nos chers confrères médecins sont unanimes et ne se déplacent plus à domicile. Ils exigent que les parents ramènent le patient à la clinique pour la consultation de suivi. C'est aux pauvres parents ainsi de se débrouiller pour assurer un transport médicalisé. A la clinique, tu dois laisser un cheque de garantie de 30 Milles Dinars pour être admis. La factorisation n'obéit à aucun critère y compris pour le suivi médicale. Et même si le médecin vient te voire 5 minutes, tu dois payer pour cette consultation.
- Troisième constat: La prise en charge est multidisciplinaire et la kinésithérapie est la plaque tournante: ce besoin d'oxygène et de lutte contre le syndrome de déconditionnement physique engendré par le virus. A la clinique, on n'informe les parents qu'à la dernière minute, que leur patient ne va pas s'en sortir et qu'il va mourir. Au moment où les différents bilans et les stades du COMA se ne trompent pas, les fausses promesses pour augmenter la facture à 120 Milles dinars voire plus trouvent place. Et bien évidemment, la famille n'ose pas demander la sortie du patient victime du COVID-19 pour mourir en dignité chez lui. Il s'agit d'une décision difficile à prendre et c'est aux médecins et à l'autorité religieuse de prendre ce genre de décision comme en l'Europe.
En effet, le Tunisien a intérêt à reprendre la place qu'il prenait avant la fameuse politique de privatisation. Le secteur privé ne cherche d'ailleurs, que son propre intérêt en réalisant des bénéfices quelque soit le prix. Les entreprises privées notamment les cliniques ne font pas de sacrifice et imposent leurs prix, face à un Etat désarmé, qui observe la situation sans prendre des mesures. Le bilan des constats de la COVID-19 est catastrophique et, le gouvernement doit être conscient pour remédier à ces lacunes .
D'un autre côté, les sociétés étatiques, pour devenir bénéficiaires, doivent être gérées de la même façon avec laquelle sont gérées les entreprises privées. Mais il faut repenser le modèle de fonctionnement de ces dernières.