Depuis les bouleversements politiques qui ont secoué les pays arabes, la question de la double nationalité est devenue une arme utilisée par certains responsables pour marginaliser les binationaux, les empêchant ainsi de contribuer activement au développement politique de leur nation. Cette attitude, teintée de méfiance et de discrimination, soulève des interrogations sur la véritable volonté de ces dirigeants à bâtir un pays inclusif et ouvert sur le monde.

En ce qui concerne notre pays, alors que les pays d'accueil ont généreusement ouvert leurs portes à bon nombre de Tunisiens, leur offrant même la citoyenneté, il est paradoxal de constater que leur propre patrie les regarde désormais avec suspicion. Pourtant, c'est souvent à l'initiative des gouvernements tunisiens que ces individus ont entrepris des études ou trouvé du travail à l'étranger.

Mais pourquoi cette soudaine agitation autour de la double nationalité, et à qui cela profite-t-il réellement ?

La problématique qui se pose est celle de la légitimité des binationaux à occuper des postes de responsabilité, notamment dans le contexte des élections avancées en Tunisie. Il est impératif de clarifier les termes de ce débat et d'examiner comment d'autres pays abordent cette question complexe.

Certains États exigent que leurs citoyens renoncent à leur nationalité d'origine en acquérant une nouvelle nationalité, mais ce n'est pas le cas en Tunisie. Au contraire, notre pays autorise pleinement la double nationalité, reconnaissant ainsi la diversité de ses citoyens.

Pourtant, malgré cette ouverture, certains élites politiques expriment des doutes quant à la loyauté des binationaux envers leur patrie. Cette attitude, teintée de discrimination, ne fait que diviser davantage la population tunisienne et compromettre l'intégration des Tunisiens vivant à l'étranger dans le processus politique national.

Il est essentiel de reconnaître la contribution significative des binationaux à l'économie et au développement de la Tunisie. Leur apport financier, leur expertise et leurs réseaux internationaux sont autant d'atouts précieux pour la prospérité future de notre nation.

En outre, les binationaux sont souvent à l'origine d'initiatives bénéfiques pour la société tunisienne, que ce soit dans le domaine de l'éducation, des soins de santé ou de l'entrepreneuriat. Leur engagement envers leur pays d'origine est indéniable, et il est temps de les reconnaître comme des citoyens à part entière, prêts à contribuer activement à la construction d'une Tunisie moderne et prospère.

Au lieu de les exclure, les dirigeants tunisiens devraient s'inspirer des exemples d'autres nations qui ont su valoriser la diversité de leur population, comme la France ou les États-Unis. Ces pays ont reconnu le potentiel des binationaux et les ont intégrés pleinement dans leur vie politique.

Il est grand temps que la Tunisie embrasse cette vision inclusive et cesse de considérer la double nationalité comme un obstacle. Les binationaux sont une richesse pour notre pays, et il est de notre devoir de les accueillir et de les valoriser à leur juste mesure.

En conclusion, la Tunisie doit tourner la page de la méfiance et de la discrimination envers les binationaux et reconnaître leur rôle crucial dans la construction d'un avenir meilleur pour notre pays. Il est temps d'ouvrir grand les portes de la politique à tous les citoyens, indépendamment de leur origine ou de leur statut, afin de bâtir ensemble une Tunisie forte et unie.

Dans cette période cruciale de notre histoire, nous devons faire preuve de courage et de vision pour surmonter les divisions et bâtir un avenir meilleur pour tous les Tunisiens, où chacun, quelle que soit son origine, peut contribuer pleinement à la vie politique et sociale de notre pays.