Le rapport sur la situation des droits et libertés en Tunisie : janvier-juin 2023" "Discours de haine et arrestations arbitraires"


Le rapport soulève une situation préoccupante des droits et libertés au cours du premier semestre de 2023. Alors que l'Association tunisienne de défense des libertés individuelles présente ce rapport, les prisonniers politiques demeurent en détention sans aucune nouvelle sur l'issue de leur affaire depuis au moins 3 mois. La situation se complexifie davantage avec une décision émanant du juge d'instruction du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme le 17 juin 2023, interdisant la circulation médiatique dans ce qui est connu sous le nom de l'affaire de "complot contre la sécurité de l'État".

Le rapport aborde également plusieurs points, notamment la persécution continue des journalistes, des défenseurs des droits humains, des convocations, des interrogatoires et des enquêtes menées contre les avocats qui représentent les accusés dans l'affaire du "complot contre la sécurité de l'État". Il s'agit d'un précédent grave que la Tunisie n'avait pas connu depuis son indépendance.

Les juges qui ont été révoqués depuis le 1er juin 2022, au nombre de 57, n'ont pas encore repris leurs fonctions malgré la décision du tribunal administratif qui a suspendu l'exécution de leur révocation. Le procès d'Omar El Abidi (l'une des affaires les plus révélatrices de la violence policière en Tunisie) a été reporté, et le dernier témoin dans une autre affaire a été arrêté (à noter que tous les autres témoins ont quitté la Tunisie).

Le discours de haine et de racisme adopté par le chef de l'État en février dernier a conduit à un meurtre (des jeunes Tunisiens armés de bâtons et d'armes blanches ont attaqué une maison de migrants à Sfax, faisant un mort âgé de 30 ans et blessant 5 autres).

La question de l'immigration illégale est devenue un moyen de chantage entre la Tunisie et l'Union européenne. Les produits de première nécessité (en particulier la farine et le pain) se font de plus en plus rares, la crise des médicaments n'a pas été résolue et de nombreux médicaments essentiels ne sont plus importés.