Après deux ans depuis le terrible crime dont a été victime Rafika Charani, tuée par son mari le 9 mai 2021, le tribunal de première instance de Kasserine a enfin fixé la date de la première session du procès du meurtrier, le 24 mai 2023. En hommage à l'âme de la défunte et à toutes les victimes de crimes de féminicide, en soutien à leurs proches et en condamnation du silence effroyable de l'État face à la montée du phénomène des meurtres de femmes en Tunisie et à son incapacité à prendre des mesures concrètes pour mettre fin à ces crimes perpétrés contre les femmes en tant que femmes, le mouvement féministe :
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Annonce l'organisation d'un rassemblement de protestation et de soutien devant le tribunal de première instance de Kasserine, le mercredi 24 mai 2023, à partir de 9 heures du matin.
Il est rappelé que ce procès revêt une importance capitale puisque l'accusé est jugé en vertu de la loi n° 58-2017, qui connaît encore des retards dans son application, dans un contexte politique marqué par des tentatives répétées de museler le pouvoir judiciaire et de le dominer. -
Le mouvement féministe souligne la hausse du niveau de violence et des crimes de féminicide, ainsi que la justification continue de la violence sur la base de considérations socioculturelles nourries par la mentalité patriarcale, l'existence de lois injustes et discriminatoires, d'un système judiciaire vacillant et du silence négatif de l'État tunisien, qui faillit à ses devoirs envers ses citoyennes et à leur protection.
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Le mouvement féministe condamne une fois de plus le traitement des institutions de l'État à l'égard du phénomène des meurtres de femmes, et appelle tous les intervenants, en tête duquel le ministère des Affaires de la Femme, à assumer la responsabilité totale dans le domaine de la protection, de l'application de la loi et de la mise en œuvre des engagements qui leur incombent conformément à la loi.
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Il attire l'attention sur les failles dans la protection et l'engagement envers les femmes victimes de violence, ainsi que sur l'absence totale de prévention. Il rappelle également la nécessité de mettre en place les mécanismes appropriés pour éliminer le phénomène de violence contre les femmes et prendre des mesures efficaces conformément à la loi n° 58-2017.
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Il considère que le simple fait que le ministère des Affaires de la Femme se contente d'émettre des communiqués sans prendre de mesures concrètes est une approche superficielle et peu sérieuse des problèmes de meurtres de femmes en Tunisie, ce qui témoigne en soi de l'absence de politiques publiques visant à éradiquer ce phénomène social dangereux.
En appelant le mouvement féministe à accélérer l'examen du cas de Rafika et d'autres affaires de violence contre les femmes, afin de garantir leurs droits, leur dignité et de réaliser la justice pour tous les citoyens et toutes les citoyennes, il renouvelle son soutien absolu et inconditionnel à toutes les survivantes de la violence basée sur le genre, qui suppose la solidarité et la coopération entre l'État et les organisations de la société civile dans les domaines de la protection, de la prévention et de l'engagement.
Mouvement féministe
Association Femmes et Citoyenneté de Kasserine
Voix des femmes
Association tunisienne des femmes démocrates
Association Betty
Association Jisr Kasserine
Association Kalima
Association Amal
Association Tawhida Bouchekif
Association des femmes tunisiennes pour la recherche et le développement.