Dans son rapport publié le jeudi sur la Tunisie, Human Rights Watch a considéré ‘’qu’en 2022, de graves violations des droits humains ont perduré, dont des restrictions de la liberté d’expression, des violences à l’égard des femmes et des restrictions arbitraires en vertu de l’état d’urgence en vigueur dans le pays.’’
Selon la même source, les autorités ont pris une série de mesures répressives envers des opposant·e·s, des personnes critiques des autorités et des personnalités politiques, y compris en les assignant à résidence, en leur infligeant des interdictions de voyager et en lançant des poursuites contre elles – parfois devant des tribunaux militaires – pour avoir critiqué publiquement le président, les forces de sécurité ou d’autres fonctionnaires.
La confiscation des pouvoirs par le président Kaïs Saied en juillet 2021 a affaibli les institutions de l’État conçues pour contrebalancer le pouvoirs présidentiel et freiné la transition démocratique du pays.
''En septembre 2021, le président Saied avait suspendu une grande partie de la Constitution de 2014 afin de s’arroger un pouvoir quasi-illimité lui permettant de gouverner par décret. Il s’est servi de cette autorité pour consolider le pouvoir en 2022 en introduisant une série de réformes régressives et en portant atteinte à l’indépendance de la justice. Après avoir suspendu le Parlement en juillet 2021, Saied l’a entièrement dissous en mars 2022 après que les député·e·s ont tenté de se réunir en ligne pour protester contre ses mesures d’exception.
Le président Saied a maintenu sa feuille de route politique, organisant un référendum constitutionnel le 25 juillet et des élections législatives anticipées le 17 décembre. Cependant, le processus de réforme constitutionnelle a été opaque et boycotté par une grande partie de l’opposition et de la société civile. La nouvelle constitution, qui a été approuvée le 26 juillet, a octroyé au président des pouvoirs quasi-illimités, sans protection suffisante pour les droits humains,'' toujours selon Human Rights Watch.