Je me rappelle de l’émission Forum de Mosaïque qui a consacré l’émission à la désaffection croissante des jeunes tunisiens pour l’institution du mariage.
En effet, l'institut de sondage Sigma Conseil avait publié auparavant des chiffres sur les jeunes tunisiens qui sont de plus en plus nombreux à bouder le mariage. La plupart des auditeurs se sont à raison focalisés sur la difficulté des conditions matérielles et sur la société qui évolue dans un contexte d’individualisme de plus en plus fort, l’institution du mariage étant de plus en plus considérée comme un fardeau
Néanmoins, par-delà la cherté de la vie, la libéralisation des mœurs, les responsabilités engendrées par le mariage qui font peur aux jeunes, sans oublier le sens du sacrifice qui n'est pas très motivé ou valorisé dans les sociétés de consommation, qui sont caractérisées par un certain individualisme et la quasi-sacralisation de l'épanouissement personnel.
On pourrait s'intéresser au rôle qu’ont joué les fictions (cinéma, séries, télévision, etc.) sur l’image que les Tunisiens ont du mariage. Ces fictions véhiculent, depuis plusieurs décennies, une image idyllique du mariage et le lient étroitement à l’amour.
En outre, on sait très bien qu'à l'origine le mariage n'a pas grand-chose à voir avec l'amour. A l'origine, il accorde très peu de place aux sentiments car c'est, avant toutes choses, une union officielle de deux personnes pour fonder un foyer et perpétuer l'espèce humaine.
Les fictions dont on parle ont enraciné dans la tête de plusieurs générations successives qu'il fallait trouver le partenaire idéal pour se marier.
Par conséquent, on se fait un point d’honneur de trouver l’homme parfait ou la femme parfaite; la perfection devient, en quelque sorte, la condition sine qua non pour accepter de se mettre la corde au cou.
Or, et ce n'est un secret pour personne, la perfection n'est pas de ce monde.